Filtre de terre pour une maison individuelle

Lors de la création du filtre naturel en terre, il est important de se souvenir que le traitement  des habitations est établi à raison de 250 l. par utilisateur et par jour. Des erreurs de conception ou de  construction peuvent entraîner une pollution de l'environnement due aux évacuations des déchets des activités domestiques et économiques, et aussi à augmenter le danger sanitaire de la population. On peut prévoir la construction d’un filtre pour une famille à raison d’une surface au sol de 2 m2 par personne. La profondeur de la partie filtrante doit être 0,7 m.

Les eaux vannes domestiques sont divisées en « grises » et « noires » :

«Les eaux vannes grises» proviennent des écoulements de la salle de bains, la cuisine, la machine à laver (les savons et les produits pour le lavage entrent dans leur composition).

«Les eaux vannes noires» proviennent des toilettes.

Les évacuations peuvent, soit préalablement être séparées à l'intérieur de la maison, soit regroupées dans un système commun de collecte et de traitement. Pour le traitement des eaux « vannes » on préférera une collecte séparée, car le principe de neutralisation est quelque peu différent. Le filtre de terre est destiné au traitement des eaux vannes « grises ».

 

Dispositif du filtre de terre et principe de son action

Le filtre de terre (fig. 16.) comprend trois parties : la fosse sceptique (réceptacle primaire de sédiments), le bassin avec son épandage (partie filtrante), une citerne (réceptacle secondaire de sédiments).

Principe d’action de la filtre de terre. Les eaux usées sont déversées dans la fosse sceptique par ses canalisations, là s’effectue leur première épuration de matières légères et lourdes. Ensuite l'eau se déverse par le tuyau d’épandage dans le bassin de sable, où la microflore active et les plantes nettoient l'eau des diverses substances nuisibles. Un drain récupérateur d’eau l’amène du bassin dans la citerne. L’eau de la citerne peut être utilisée pour l’arrosage, être envoyée dans les canalisations ou l'aryk (mini-canal d'irrigation largement utilisé en Asie centrale N.d.T). Les conduits de ventilation permettent de fournir l'air, et donc l'oxygène, aux couches profondes du sable, et le sature d’oxygène, améliorant l'existence des microorganismes et augmente l'efficacité du filtre de terre.

Fig. 16. Dispositif du filtre de terre.

Réceptacle primaire de sédiments

Réceptacle secondaire de sédiments

Partie filtrante

Eaux vannes

Zone de filtration

Grille

1. Le réceptacle primaire de sédiments (fosse sceptique) est un récipient en béton, étanche et divisé en deux parties par une séparation. La cloison est destinée au dépôt des particules en suspension dans l'eau dans la première partie de la fosse sceptique. Dans la deuxième partie de la fosse, un tube sert à l'écoulement de l'eau de la fosse sceptique vers la partie filtrante du dispositif.

 

2. La partie filtrante (le bassin) est remplie de blocaille et de sable. Le gravillon est déposé à l’entrée (N° 1) et la sortie (N° 2) des drains. Le reste du bassin est rempli de sable, où l’eau est filtrée progressivement et passe dans le réceptacle secondaire de sédiments par le drain N° 2. Le bassin est équipé, avec ses conduits d’alimentation, de ventilations, afin d’obtenir la saturation par l'oxygène du niveau inférieur du sable. L'oxygène est indispensable aux microorganismes installés dans les systèmes radiculaires des plantes, lesquels, dans le processus de leurs activités vitales purifient l'eau. On peut recouvrir le fond du bassin d’un film de polyéthylène ou le bétonner afin d’inviter l’infiltration de l’eau dans le sol.

Tuyau de ventilation

Tuyau de ventilation

Plantes rhizo-filtrantes : Reed, typha, roseaux ...

Sable

Blocaille de gravier

Tuyau de sortie des eaux

Sortie n° 1

Tuyau d’arrivée des eaux

Entrée n° 1

Écoulement

Écoulement

Fig. 17. Dispositif de la partie filtrante.

Les plantes – rhizo-filtrantes. Pour que la purification de l'eau soit réalisée au plus vite, on utilise des plantes spéciales – rhizo-filtrantes (purifiant l'eau à l'aide de leurs racines), capables de traiter des substances chimiques dangereuses : le tournesol, le Reed, le typha, roseaux aux feuilles fines et latifolié, Potamogéton en peigne ou frisé, l’arrowhead commune, le sarrasin d’eau etc. De sorte qu'on peut choisir des aides pour tous les goûts. Pour cela nous vous conseillons de les rechercher dans la rivière ou l'étang voisin. Déterrez soigneusement de jeunes pousses de Reed, de typha, ou roseaux et plantez les dans le bassin. Souvenez-vous que ces plantes sont la partie intégrante du filtre naturel, c'est pourquoi on ne peut déterrer ces pousses que dans les sites où ils poussent en abondance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3. Le réceptacle secondaire de sédiments (citerne) représente un réceptacle d’un assez grand volume pour la collecte de l'eau purifiée. L’eau de la citerne est utilisée pour l’arrosage. Pour la prévention de l'apparition d’une flore pathogène dans l'eau du réceptacle secondaire de sédiments, il est recommandé d'utiliser un milieu de culture de microorganismes utiles, lesquels appartiennent aux dizaines d’espèces de microorganismes nécessaires vivants dans le sol, qui ont pour caractéristique la capacité d’intensifier le traitement et la fermentation des déchets organiques. Les technologies M-E ou « Microorganismes Effectifs » sont destinées pour l'utilisation des déchets organiques, y compris dans les fosses d'aisances, le nettoyage des systèmes d’évacuation des eaux usées et d’écoulements, des dépôts de graisse et d’engorgement, la remise en état des drainages, l'élimination des odeurs désagréables, ainsi que l’accélération (en 2 à 3 semaines) de traitement du compost, de haute qualité, des déchets domestiques et agricoles (restes de nourriture, fanes, mauvaises herbes, sciures, fumier, etc.). Ces microorganismes sont aussi capables d'éliminer les odeurs désagréables. Sur le marché du Kirghizstan de tels microorganismes sont fournis sous les marques « Baïkal », « Òàmir », etc. Pour une purification plus complète et un confort d’utilisation de l'eau, il est possible de remplacer la citerne par un étang.

 

 

L'étang. Il se produit dans l'étang un nettoyage plus intensif de l'eau grâce aux plantes et aux animaux qui y vivent. On peut recueillir des plans d’eau les plus proches la flore et la faune utiles pour le peuplement de l'étang.  Un rôle tout particulier, dans la purification de l’eau, est tenu dans l’étang par la vase active. Il renferme des microorganismes utiles et des animaux invertébrés capables de neutraliser la pollution biologique par les bactéries pathogènes ou les œufs d’entozoaires. On peut prélever cette vase active d’un marais proche ou d’un petit lac (sur une couche inférieure à 5 à 10 centimètres des dépôts de fond). Des plantes – rhizo-filtrantes, la lentille d'eau et la jacinthe aquatique conviennent tout à fait. Dans le sol on peut mettre des cératophylles, des joncs, des iris. On introduit sur les bords de l'étang des plantes de berges.

On peut aussi intégrer une petite quantité de petits poissons, tels que la gambusie, le cyprin, la bouvière, avec comme objectif de limiter le développement, dans l’étang, les larves des moustiques agressifs.

Pour l'étanchéité de l'étang on utilise plusieurs couches de films de polyéthylène.

 

Fig. 18. Roseau

Fig. 19. Typha

Fig. 20. Reed

Fig. 21. Iris

Note aux maîtresses de maison

 

Pour un fonctionnement à plein rendement du filtre il est indispensable de conserver des organismes vivants, vivant dans la partie filtrante et dans l’étang, lesquels sont sensibles aux agents chimiques des produits de lavage, tels que les poudres de lavage, les produits pour laver la vaisselle, les nettoyants chlorés.

En alternative, nous proposons d’utiliser comme produit nettoyant du savon de Marseille râpé, lequel, dilué dans l’eau, peut être utilisé comme produit de lavage liquide pour tous les besoins de la vie courante. Et si on rajoute de la cendre de bois et du sable propre de rivière, alors le mélange peut être utilisé comme produit nettoyant des surfaces les plus souillées.

Fig. 22. Filtre de terre avec étang

Réceptacle primaire de sédiments

Partie filtrante

Eaux vannes

Zone de filtration

Film d’étanchéité

Étang

Bactéries – ne signifie pas « mauvais »

 

Ça fait déjà plus de 3 milliers d’années que l’humanité utilise les bactéries dans sa vie quotidienne. Sans les bactéries il est impossible de préparer du pain, du yaourt, du Maxim-Shoro, du kvas, etc. Mais peu de gens savent que les bactéries aident à la purification des eaux de source ! Avec l’aide des réceptacles de sédiments on peut partiellement supprimer la pollution. Les bactéries sont capables de purifier l’eau jusqu’à ce qu’elle soit utilisable pour l’arrosage et d’être rejetée dans les bassins. Elles nettoient l’eau de leurs semblables pathogènes et de tout superflu excessif d’éléments organiques. La sécurité de la méthode a été vérifiée par l’expérience séculaire !

Les bactéries « utiles » vivent dans un sol sain et les dépôts sédimentaires au fond des étangs, marais et lacs. 

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