Un exemple : le filtre naturel du lac Issyk-Kul
(D’après Shukurov E.D.)
L'écosystème du lac maintient la vie de toute la population de la région d’Issyk-Kul et apporte sa contribution à l'économie du Kirghizstan. Un des grands mérites du lac d’Issyk-Kul, c’est son eau propre. Mais savons nous, que cette qualité d’eau est le résultat d’un travail ininterrompu du biote du lac et de la végétation des berges ?
Il se déverse dans le lac d’Issyk-Kul plus de cent rivières et ruisseaux, alors qu’il y a une absence de son déversement. Ce qui fait que l’eau des rivières qui s’y déverse s’y accumule. Par quel moyen se produit sa purification ?
Peu de gens savent que les rives de marécages visuellement peu attrayantes et de broussailles d’argousiers en bordure du lac, créent un mécanisme de nettoyage de son eau. Notamment ici, dans les broussailles d’argousiers et les terrains marécageux vit une multitude d'organismes vivants qui effectuent la purification de l'eau.
Les gens coupent impitoyablement les broussailles d’argousiers, et si cela continue, alors très bientôt les sables d’or des plages luxueuses et le bleu pur du lac seront perdus. Les berges seront brunes et grises par la saleté et les déchets. En coupant les broussailles d’argousiers-berbéridacées, en brûlant la végétation côtière nous détruisons « le filtre Vivant» d’Issyk-Kul !
Pour conserver notre lac propre, il faut avant tout, se soucier de la préservation de son filtre vivant ! Il est très important que sur les bords du lac des zones et des plages touristiques, alternent des terrains en friche et marécages ou argousiers en association.
Zone de formation de l'écoulement des eaux polluées. Les eaux vannes proviennent des villes, des bourgs, des établissements industriels, des zones de loisir, qui ne sont pas équipées de système d’épuration de des eaux. A l’heure actuelle, à notre grand regret, la plupart des stations d’épurations qui se trouvent au bord du lac, ne fonctionnent pas ou ne jouent qu’un rôle de récipient d’eaux vannes. Pour les populations vivant ou se reposant près du lac d’Issyk-Kul, il est important de comprendre et de se rappeler qu'indépendamment du lieu de déversement des eaux vannes (sur la rive, dans un trou ou directement dans un réservoir) à cause de la pente des versants en direction du lac, les polluants dilués, tôt ou tard, se retrouveront dans le lac d’Issyk-Kul. Les produits chimiques, mais aussi la terre, lavés des champs par les pluies et l'eau d'arrosage, se retrouvent aussi dans le lac. Le flux des pollutions se neutralisera par la ligne inviolée et protectrice des marais, des buissons, des plantes poussant au bord de l’eau et du sable.
Le filtre naturel comprend les organismes des marais, les herbes et les buissons. L’argousier - le plus répandu, mais pas le seul composant de ce filtre. Sur la ligne protectrice on rencontre le Reed, l'épine-vinette, la griotte, la ronce, le cassis et d’autres végétations. L’association d’épine-vinette et d’argousier, ainsi que celle de Reed et d’argousier sont les plus répandues. Les zones marécageuses du bord du lac d’Issyk-Kul sont une démonstration surprenante de l’équilibre de la nature.
Partie active du filtre. Ici les bactéries sont présentes, les algues microscopiques, les champignons et de menus invertébrés. Ces communautés d’organismes accomplissent l’activité principale de neutralisation des pollutions. Les savants parlent depuis longtemps du rôle essentiel des organismes vivants dans le maintien de la stabilité des écosystèmes. L’homme empruntait à la nature la technologie de purification de l’eau à l’aide d’organismes vivants, et actuellement le principe de « la vase active » est utilisé comme composant essentiel du nettoyage des eaux vannes dans les stations d’épuration.
Zone de filtrage secondaire. Le rôle principal est ici joué par les habitants du sable, ainsi que par les racines des herbes et des buissons. Suite à une surcharge anthropique cette communauté ne vient plus à bout de la pollution, et ceci amoindri la perméabilité de l'oxygène dans l'épaisseur du sable. La plage « s'asphyxie ». Le sable d’une plage saine sent la mer, celui d’une plage polluée sent l'hydrogène sulfuré. Des particules de sable qui se collent amènent des changements défavorables : la réduction de la composition des espèces d’organismes et l’abaissement sévère de leur capacité d’assimilation et de traitement organique. En définitive cette communauté de plage est incapable de traiter, même de petits volumes insignifiants, de pollution organique.
Action du filtre dans la purification des eaux du lac lui-même. Le filtre naturel protège le lac non seulement contre l'atteinte des pollutions extérieures, mais encore il purifie les eaux du lac lui-même.
Dans les remontées des eaux souterraines dans les marais on retrouve non seulement les écoulements souterrains provenant des montagnes, mais aussi l'eau du lac lui-même. Ce processus assure donc, non seulement la purification de l'eau du lac, mais aussi les eaux issues de l'écoulement de montagnes et qui se retrouvent dans les marais.
Ruissellements pollués
L’association des marécages et des argousiers protège l’eau du lac
Les bactéries profitables et autres organismes : c’est la partie importante du filtre vivant
Lac d’Issyk-kul
Fig. 24. Filtre vivant.
Processus de purification des eaux usées.
1. Zone de formation de l’écoulement des eaux polluées ;
2. Filtre naturel ;
3. Partie active du filtre ;
4. Zone de deuxième filtration.
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